Où en est le tome 2 du cœur de l’Oealys?

Il avance! Le chapitre 8 est long et il contient plusieurs passages qui ont été très délicats à écrire. En fait, par moments, j’avais presque l’impression qu’il luttait contre moi pour ne pas être écrit. Mais enfin, j’ai vaincu et il est terminé! Pour fêter cela, avant de passer au chapitre 9, je vous offre cet extrait qui en est tiré.


Il se leva d’un bond, fit les cent pas dans la pièce, avant de se retourner brusquement vers moi.

– Vous êtes vraiment sérieuse?!

– Combien vous en faut-il et pour quand?

– D’où tenez-vous cet or?

– Vous le savez.

Il se passa nerveusement les mains dans les cheveux.

– L’or des ruines maudites… Je vois d’ici des habitués fuir en hurlant, m’accusant de vouloir les ensorcelés.

– Nul n’est obligé de savoir. Je pourrais vous approvisionner en secret…

Son regard sur moi s’adoucit. Il avait lu l’inquiétude sur mon visage, ma culpabilité. Il avait compris pourquoi il avait été mon second choix. Je baissai la tête.

– Ce serait le mystère le moins bien gardé en ville. Maurice se ferait un plaisir de le divulguer.

Il s’appuya contre sa table de travail, les bras croisés, l’air goguenard.

– Non… Ce serait inutile. Puis, combien d’autres seraient prêts à faire des folies pour posséder un bijou fabriqué avec des métaux provenant du Sanctuaire? Vous pourriez bien faire ma fortune, jeune dame.

Je n’étais pas convaincu. Je relevai néanmoins les yeux vers lui.

– Donc, seriez-vous intéressé?

Il hocha la tête.

– À une condition. Je vous l’achète pour dix pièces d’or.

– Vous faites erreur! En tant qu’acquéreur, vous êtes censé négocier en sens inverse.

– C’est à prendre ou à laisser.

– D’accord! Je me rends. Vous êtes dur en affaire.

Il vint me tendre la main pour conclure l’entente. Je la lui serrai et lui donner le lingot en retour. Il me fit part de ses besoins et nous nous entendîmes sur une date de livraison.

– Vous seriez aimable de m’attendre en bas. Je réunis la somme et je vous rejoins.

Il prévoyait d’en profiter pour me présenter officiellement et ainsi m’assurer un meilleur accueil lors de ma prochaine visite. En voyant le garde me dévisager avec méfiance et la vendeuse trembler à mon approche, je me demandai si cela serait suffisant. Dans une vaine tentative de les mettre à l’aise, je flânai dans la boutique, comme l’aurait fait une banale cliente. Ce n’était guère efficace. J’avais passé trop de temps là-haut. Qu’avais-je fait à ou avec Flavius? Allait-il bien? Elle lorgnait avec envie en direction des escaliers. Elle n’osait quitter son poste tant que je serais là et elle craignait de rester seule avec moi, si elle demandait à son protecteur de monter s’informer. Je réprimai un soupir et m’intéressai à la marchandise. Je remarquai très vite un adorable petit peigne doré. Il me fit penser à Aimée. Il lui irait à merveille pour son mariage. La jeune femme déglutit, prit son courage et s’approcha de moi.

– Une merveille, n’est-ce pas? Notez les détails de la finition. Monsieur Verron s’est surpassé avec cette parure. Évidemment, elle est hors de prix. Elle représente tant d’heures de travail. C’est une commande pour une très bonne cliente. D’ailleurs, presque tout ce que vous voyez ici a été fait sur demande ou est réservé. Je crains que…

– Tais-toi, malheureuse bécasse!

Flavius s’avançait vers nous à pas furieux. Il s’empara de ma main et y déposa sans façon une bourse contenant mon dû.

– Vous plaît-il? Il est à vendre pour une pièce d’or. Si vous le désirez, il est à vous et vous n’avez pas intérêt à essayer de négocier. Je n’accepterai pas une piécette de plus.

Cette pointe d’humeur me tira une légère grimace. Il ne la vit pas. Il s’était d’ores et déjà retourné vers son employée. Elle recula d’un pas, l’air aussi choqué que s’il l’eut giflée.

– Quant à toi, explique-moi ce qui t’est passé par la tête! Elle lit dans tes pensées! Ventre-saint-gris! Comment as-tu pu espérer la tromper? Tu n’y arrives même pas avec moi! N’avoir la certitude que c’était une première, je te jetterais à la porte.

– Je… Je suis désolée… Flavius… Je t’assure…

Il leva la main pour la faire taire et inspira profondément.

– Je sais, Jasmine. Tu n’as pas réfléchi. Tu ne pensais pas à mal. Mais comprend cela, je préférerais fermer boutique que renoncer à mon intégrité, quel qu’en soit la raison, et avec de tels agissements, c’est ma réputation que tu mets en péril.

– Je te demande pardon. Ça ne se reproduira plus.

– Je l’espère. Et d’ailleurs…

Il lui fit part des modalités de l’accord que nous avions conclu. Elle en fut effarée. Pour elle, la meilleure des solutions était de n’avoir aucun commerce avec moi et voilà qu’il comptait m’exhiber! Elle ravala ses protestations oiseuses et choisit d’avoir confiance en lui, si ce n’était en moi. Après avoir acheté le peigne et demandé conseil sur ma prochaine destination, je pris congé.


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