Trouver un titre pour cet article n’a pas été si simple. Il faudrait un jour qu’on m’explique pourquoi les maisons d’éditions font parfois des modifications aussi bizarres. En anglais, cette saga de Karen Marie Moning s’appelle Fever. En français, ils l’ont d’abord renommée Les Chroniques de MacKayla Lane. Bon, jusque-là, passe encore. Mais, après 5 tomes, le suivant se basant sur un autre personnage, ils ont mis fin à cette « série » et pour 4 tomes, c’est devenu Les Chroniques de Dani Mega O’Malley. Admettons. Il ne faut pas chercher beaucoup pour comprendre que les deux se suivent. Et là arrive les deux derniers… Comme venu de nulle part… les tomes 10 et 11 de Fever! Tiens donc!
Enfin, après une petite pause, qui a fait un bien fou à mes yeux, pour attendre la sortie du dernier tome, ce qui a été le jour de mon anniversaire (merci à tous pour vos bons vœux! :P), j’ai terminé la saga Fever de Karen Marie Moning et je vous parle des 3 derniers livres!
Synopsis : Les Chroniques de Dani Mega O’Malley, tome 4 : Fièvre enchantée
« Un an et cinq jours après que j’ai posé mon pied sur le sol sauvage de l’Irlande, le Sinsar Dubh a gagné. Il lui a suffi d’attendre l’instant où j’aurais la folie de me croire assez forte pour franchir la ligne rouge… »
Alors que la Terre a plongé dans le chaos,le Sinsar Dubh, un livre maléfique doué de conscience, a pris possession du corps de Mac, et rien ne pourra l’arrêter dans sa quête de pouvoir.
Le seul espoir pour rétablir l’ordre est de recourir au Chant-qui-forme, une mélodie oubliée depuis longtemps. Pour cela, sidhe-seers, clan des Neuf, Seelies et Unseelies devront former des alliances improbables et faire des choix déchirants.
Détruire le Livre ne se fera pas sans sacrifices. Et dans cette bataille pour l’âme de Mac, chaque décision aura un prix.
Synopsis : Fever, tome 10 : Fièvre électrique
Enlevée à l’âge de neuf ans pour devenir une tueuse impitoyable, Dani O’Malley n’a toutefois pas perdu sa compassion ni sa volonté de vivre selon son propre code d’honneur.
Le jour, elle garantit la sécurité de la population de Dublin. La nuit, elle chasse le mal et rend la justice sans pitié, résolue à permettre à ceux qu’elle aime de profiter d’une paix qu’elle n’a elle-même jamais connue.
Mais le pouvoir peut se révéler coûteux…
Quand la Reine des Faës a utilisé le dangereux et puissant Chant-qui-forme pour soigner le monde après les dommages infligés par le Roi du Givre Blanc, une magie désastreuse s’est infiltrée au plus profond de la terre et a réveillé une menace oubliée et maléfique. De sombres ennemis conspirent dans les ténèbres pour asservir l’espèce humaine…
Accompagnée du redoutable et immortel Ryodan, Dani doit une nouvelle fois se battre pour sauver l’humanité, alors que son passé revient exiger d’elle un terrible tribut. Le prix qu’elle doit payer pour se servir des pouvoirs dont elle aura besoin est si terrible qu’il est bien possible que personne, pas même Ryodan, ne puisse la sauver.
Synopsis : Fever, tome 11 : Un royaume d’ombre et de lumière
L’heure de la guerre entre les royaumes d’ombre et de lumière a sonné. Quel camp choisirez-vous ?
Depuis son arrivée à Dublin pour traquer l’assassin de sa sœur, la vie de MacKayla Lane n’a été qu’une succession de combats : survivre, protéger sa ville, sauver ceux qu’elle aime. Aujourd’hui Haute Reine des Faës, elle doit faire face à son défi le plus redoutable : régner sur la race qu’elle est née pour exterminer, une race prête à tout pour la détrôner en faveur d’une reine de sang pur.
Mais l’hostilité de son peuple devient le cadet de ses soucis quand un ennemi ancestral refait surface, bouleversant les règles du jeu et déclenchant une cascade d’événements aux conséquences dévastatrices, obligeant Mac à remettre en question tout ce qu’elle pensait savoir.
Le destin de l’humanité est en péril.
Mon avis
Il était temps que Fever de Karen Marie Moning finisse! Ça peut paraître brutal comme entrée en matière, en particulier pour une saga que j’ai trouvée très bonne. Et pourtant…
Ce qu’il faut savoir c’est que Karen Marie Moning a commencé en écrivant Les Highlanders, une romance fantasy avec laquelle elle a eu un certain succès dès le premier tome. Elle a ensuite fait le saut vers l’urban fantasy avec Les Chroniques de MacKayla Lane, ou Fever, la série avec laquelle je l’ai découverte. Des références de la première se trouvant dans la seconde, j’ai tout lu. (Pour lire mes articles précédents : Les chroniques de MacKayla Lane, Les chroniques de Dani Mega O’Malley et les Highlanders) Cela étant, on pourrait dire qu’on peut sortir l’auteure de la romance fantasy, mais on ne peut pas sortir la romance fantasy de l’auteure!
Qu’on se comprenne bien! Je n’ai rien contre ce type de littérature ou même contre la romance en général. Elle peut apporter un peu de piquant à un récit. C’est juste que ce genre, en particulier, à tendance à répondre à des critères assez précis et à refléter les fantasmes de l’auteure ou ce qu’elle pense que ses lectrices aimeraient lire. À ce stade, je doute que beaucoup de ces messieurs s’adonneraient à cette lecture. Ça peut devenir assez répétitif. Là où est le problème, car j’y viens, c’est que Fever se termine sur une sacrée dérive. Tous les protagonismes masculins répondent au même stéréotype de l’homme alpha, dur, brutal, fort, mais si fidèle, loyal et aimant envers l’élue. Tous dégagent une sensualité irrésistible et ont une soif avide de sexe. Ça n’en devient pas que lassant. Ça relève de la collision entre deux genres qui a fait des dégâts.
Oui, je suis dure et je vais continuer à l’être, mais je vais mettre quelques bémols tout de même. Déjà, Fièvre enchantée n’était pas si mal. Avec lui, on voit aboutir l’intrigue sur le Sinsar Dubh, le dernier chapitre de l’histoire d’amour entre le roi unseelie et la concubine est écrit et le monde est sauvé de la destruction. En bref, la ligne directrice de la série arrive à sa conclusion avec, oserais-je le dire, brio. La série aurait pu s’arrêter là. Elle aurait eu une fin juste assez ouverte pour laisser quelques questions en suspens et le lecteur sur sa fin. Ça n’aurait pas été plus mal. Mais, Karen Marie Moning avait encore des choses à dire… ou son éditeur trouvait cette série rentable, à voir.
Le Chant-qui-forme a changé les seelies et réveillé les anciens dieux. Dans Fièvre électrique, on en voit les conséquences. Une nouvelle guerre larvée qui débute avec les faës, un nouvel ennemi plus dangereux que jamais. Ça promet… Néanmoins soyons honnêtes, tout ça et l’évolution de Dani, ce n’est qu’une excuse, un cadre, pour son histoire d’amour avec Ryodan. Ce qui rappelle quelque chose, voir plus haut! Admettons. À la limite, on pourrait voir ça comme une petite parenthèse. Une petite friandise avant d’aborder les choses sérieuses. Après tout, il reste un dernier tome et Dani a bien droit à sa fin heureuse.
Bien des choses sont restées en suspens. Les faës rejettent leur nouvelle reine et ce qu’ils deviennent. Retrouver la mémoire et leurs sentiments, les plongent dans une guerre interne, alors qu’ils perdent leur immortalité. On ne sait toujours pas d’où viennent les Neuf. Ni ce que vont faire les dieux anciens restants. Des questions qui resteront sans réponse. Pour le dire franchement, Un royaume d’ombre et de lumière est bâclé. Il se noie dans les besoins de sexe de Christian et l’arrivée d’une nouvelle mi-seelie mi-unseelie sortie de nulle part. Dans les déboires de Dani, qui viennent réécrire sa fin heureuse. Dans les rêves étranges de MacKayla et son sale caractère et ses décisions à l’emporte-pièce. Sérieusement, dans ce tome, la puissante reine des faës a l’utilité d’une potiche! Ajoutons à cela que la plume de l’auteure, qui était jusque-là fluide et addictive, devient étrange. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est mal écrit, mais avec la construction de certaines phrases, c’est limite. Ça devient difficile à croire que j’ai trouvé ce livre très bon. C’est pourtant le cas. Comme quoi la déception fait ressortir le pire.
Toutefois, c’est là que j’ajoute un gros bémol. A priori, j’avais mis les problèmes d’écriture du dernier tome sur la faute du traducteur. Ils ont parfois le dos très large. Cependant, la raison pourrait en être toute autre. À la fin de ce livre, on apprend que Karen Marie Moning a eu de graves problèmes de santé, qui lui aurait causé des lésions permanentes au cerveau. Ce livre aurait pu ou dû ne jamais voir le jour. Vu sous cet angle, il devient bien meilleur, il relève de l’exploit.
En résumé, croyez-le ou non, après cette critique peu flatteuse, ça reste une série que je recommande. Le problème… c’est qu’au moment d’écrire cet article, je reste sur ma dernière impression, teinté de déception. En le rédigeant, je me suis aussi repenchée sur Fièvre enchantée et je me suis rappelé pourquoi je l’avais tant aimé. À vous de la découvrir! Qui sait, vous me trouverez peut-être trop sévère. Dans ce cas, n’hésitez pas à me le faire savoir!
Laisser un commentaire