Je me pose une question… Par défaut, j’écris un résumé de chaque livre que je lis avant d’en donner mon avis. Quelque part, ça fait partie de mon opinion. C’est un aperçu de ce que j’en ai compris, retenu. Mais il y a des jours, comme aujourd’hui, où pour diverses raisons, je suis moins motivée à le faire, je vais d’ailleurs copier les présentations officielles. Alors, ce que je me demande, c’est qu’est-ce que vous préférez? Les résumés officiels ou ceux issu de ma… mon clavier? En attendant, je viens de terminer une autre portion de mon immense intégrale d’intégrales, soit la série Le Conclave des Ombres de Raymond E. Feist et je vous en parle!
Synopsis tome 1 : Serre du Faucon argenté
Le mal se répand dans les montagnes de Midkemia. Sur les sommets enneigés, les exterminateurs du duc d’Olasko massacrent tout sur leur passage : hommes, femmes et enfants. Seul un jeune garçon survit au carnage. Il s’appelle Kieli, et son enfance vient de lui être arrachée. Recueilli par le puissant conclave des Ombres, il va pouvoir affûte sa vengeance autant que son bras. En compagnie de l’autoritaire Robert de Lyis, du magicien Magnus aux troublants pouvoirs et de jeune Caleb, déjà chasseur et guerrier sans égal, Kieli va devenir une arme sûre et impitoyable. Il abandonnera tout, de son nom à son ancienne vie, pour suivre voie qui lui a été tracée : devenir la Serre du Faucon argenté.
Synopsis tome 2 : Le Roi des renards
Sous l’influence du conclave des Ombres, le jeune Serre a changé. Désormais, il est Serwin Fauconnier, le meilleur bretteur de tout Roldem. Mais sous ses airs de noble fringant, un seul désir occupe ses pensées : venger sa famille massacrée. Deux des coupables ont déjà trouvé la mort entre ses mains, mais Ser ne connaîtra la paix que lorsqu’il aura découvert la raison de ces meurtres puni celui qui les a commandités. Cependant sa formation au Conclave a un prix : il doit enquêter sur Leso Varen, un sorcier aux terrifiants pouvoirs. Pour cela, Ser doit entrer au service du maître du sorcier, qui n’est autre que le duc Kaspar d’Olasko, l’homme qu’il soupçonne d’être le responsable du massacre de sa famille… De plus, s’il consent à lui prêter allégeance, il se verra ordonner de traquer les ennemis du duc… c’est-à-dire ses propres amis, les membres du Conclave !
Synopsis tome 3 : Le Retour du banni
Abandonné en pleine nature sur un continent à l’autre bout du monde, avec pour seules armes son intelligence et sa détermination, Kaspar, l’ancien duc d’Olasko, doit se battre au jour le jour pour assurer sa survie. Rusé, astucieux et doté d’une volonté de fer, il se lance dans cette odyssée avec un seul but en tête : rentrer chez lui et se venger de Serwin Fauconnier, l’homme qui l’a destitué. Mais Kaspar ne sait pas encore qu’il y a bien plus en jeu que sa seule existence. Il n’est qu’un pion dans une partie terrifiante qui oppose Ser et le conclave des Ombres aux agents des forces obscures. Ces dernières menacent non seulement Olasko, la terre natale de Kaspar, mais aussi Midkemia dans son ensemble. La guerre de la Faille et celle des Serpents sembleraient presque triviales au regard du conflit qui s’annonce…
Mon avis :
Si vous avez lu ma critique sur La Guerre des Serpents, j’y disais que cette série constituait un tournant dans l’histoire. Avais-je raison? Avais-je tort? De fait, la lecture du Conclave des Ombres vient confirmer cette impression.
Encore une fois, le temps a passé, une trentaine d’années. Erik, Jimmy et Dash sont devenus des hommes d’âge mûr, au faîte du pouvoir, que l’on aperçoit du coin de l’œil en filigrane de l’histoire à une ou deux reprises. Rho est mort est devenu une légende à sa manière. Bref, on assiste à l’arrivée d’une autre génération. Pug a eu 2 autres fils avec Miranda, Magnus, un puissant magicien, et Caleb, qui n’a aucun talent en magie, mais qui est un chasseur et un guerrier hors pair. Mais, cette histoire ne parle pas tant d’eux, ils ne sont que des personnages secondaires.
Comme dans les précédentes séries de Raymond E. Feist, dans Le Conclave des Ombres, les complots, les combats et la guerre ou sa menace ne sont jamais loin. Toutefois, ce qui change cette fois-ci, c’est qu’on en connaît sa source profonde, sa folie. Ayant comme origine le dieu Sans-Nom, l’incarnation du Mal, on n’a pas vraiment à se demander comment s’est arrivé ou comment cela va se résoudre, non… Le focus est surtout mis sur 2 personnages, Ser et Kaspar.
Ce ne sont pas les premiers livres, et certainement pas les derniers, qui explorent la dichotomie entre le bien et le mal. À un certain moment, l’un des personnages a même la franchise de dire qu’il est normal de se demander ce qui est bien ou mal quand pour le bien, on fait le mal. Mais bon, il est vrai que lorsque le Mal, avec un M majuscule je vous prie, a pour but de détruire toute vie sur une planète, il est vrai qu’il est plus facile à identifier. Il n’en reste pas moins qu’avec Le Conclave des Ombres, Raymond E. Feist nous fait explorer, entre les deux extrêmes du Mal et du Bien, du blanc et du noir, toute une zone de gris. De la destruction de son peuple jusqu’au moment de sa vengeance, c’est un long voyage initiatique qui attend Ser, où il apprend à se connaître, à connaître le monde et la valeur de la paix et du pardon. Et quand il arrive à ses fins, il est temps de regarder de l’autre côté du miroir.
Dans toute histoire, chaque protagoniste aura sa version des choses. La plupart du temps, nous n’aurons pas tous les points de vue et avec ce que nous aurons appris, nous devrons nous faire notre propre opinion. Dans ce cas-ci, après son exil, Kaspar nous permet d’entrevoir les événements qui se sont passés à travers ses yeux, comme il en est arrivé là. Et je crois que cette possibilité de regarder l’envers de la médaille a été ce que j’aurai préféré dans cette série.
En particulier parce que la richesse des personnages, autant Ser que Kaspar, permettait de le faire sans que ce soit redondant ou gnangnan. Chacun a sa part d’ombre et de lumière et les circonstances ont beaucoup eu à voir sur ce qu’ils sont devenus. Chacun à leur manière est très attachant, ce qui n’est pas anodin quand l’un d’eux est tout de même présenté comme l’un des grands méchants!
Pour ce qui est de la plume de l’auteur, est-ce encore nécessaire de dire ce que j’en pense? S’il n’écrivait pas si bien, j’aurais peut-être déjà cessé de dévorer son œuvre.
Bref, Le Conclave des Ombres de Raymond E. Feist est le commencement d’un nouveau cycle dans le monde Midkemia. Peut-être le début de la fin. En attendant de voir ce qu’il en sera, cette série ne dément pas les précédentes. Alors, si vous ne les connaissez pas encore, allez les découvrir, ça en vaut la peine!
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