En première ligne de Francis Dolmani

En première ligne de Francis Dolmani

Pour ce premier article de la nouvelle année, je fais une première! C’est concept. Jusqu’à présent, tous les services presse dont j’ai parlé provenaient du site Simplement.pro. Cette fois, c’est quelqu’un de chez Librinova qui m’a contacté pour voir si je serais intéressée à parler du livre d’un des auteurs qui utilisent leurs services, soit En première ligne de Francis Dolmani. Je viens de le terminer, alors je vais vous en parler mais avant je vais faire une petite précision. Le résumé ne sera pas de moi. Je vais prendre le synopsis officiel pour la simple raison qu’il est un peu délicat à faire sans entrer directement dans la critique. Donc, voyons cela!

En première ligne de Francis Dolmani
Synopsis :

Charlie Daniello est professeur d’anglais en lycée professionnel, un métier qu’il n’a pas vraiment choisi mais qui lui permet de gagner correctement sa vie, au prix toutefois de souffrances et de frustrations fluctuantes au gré des classes et des années qui s’enchainent avec plus ou moins de brio. L’arrivée dans son établissement de la divine Assia, une superbe franco-marocaine au charme ravageur, fera naître en lui une passion fulgurante, apte peut-être à transcender ses relatives inaptitudes et à lui faire oublier la vacuité d’une profession et d’une discipline trop souvent dénigrée par des élèves en manque de confiance et de repères. Un amour à sens unique qui fera également écho aux difficultés inhérentes à l’exil, à l’intégration et à la quête d’une identité propre dans une société multiculturelle en perpétuelle évolution. Mais la reconnaissance n’arrive pas nécessairement là où on l’attend le plus…

Mon avis :

En lisant ce livre, j’ai pris 2 risques calculés. Le premier, il me sort de ma zone de confort. Ce qui en soi n’est pas plus mal et permet à l’occasion de faire de belle découverte. Nous verrons si cette fois-ci c’était le cas. Le second, je suis québécoise. Dis comme ça, ça peut avoir l’air bête. Mais, si vous avez lu ma critique de Paul Manacœur de Bertrand Le Chatain, j’y avais parlé de ce que cela peut impliquer. Chaque pays a ses lieux communs, des choses si évidentes qu’on ne penserait même pas à les expliquer. Le hic, c’est qu’une fois passée la frontière, voire l’océan, ils n’ont plus le même sens, quand ils en ont encore un.

En première ligne de Francis Dolmani nous plonge dans le système d’éducation français. Pour moi, il est très vague. Je sais qu’ils comptent les années à l’envers, que le lycée arrive quelque part aux environs de notre école secondaire, qu’ils n’entrent pas au collège à 17 ans et qu’un baccalauréat n’y est pas le diplôme du premier niveau universitaire. J’exagère, mais à peine. Tout cela pour dire qu’il aurait été très facile de me perdre, que je n’y comprenne plus rien! Là-dessus, je lève mon chapeau à l’auteur. Il a songé à définir la majorité des acronymes et a réussi à rendre l’ensemble accessible pour la pauvre petite étrangère outre-Atlantique que je suis. C’était apprécié. Vous me direz, c’est presque plus une technicalité qu’autre chose. Je vous l’accorde et avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais en mentionner une seconde.

Il y a quelque chose qu’on prend pour acquis quand on lit un livre et dont on ne réalise l’importance que lorsqu’il n’y en a pas. Un chapitre. En première ligne de Francis Dolmani n’en a pas. Pour éviter que ce ne soit qu’un gros pavé, bien que cette absence m’ait donné l’impression d’une certaine lourdeur, il n’y a que de petites étoiles faisant des séparations de-ci de-là. Enfin, cela reste un choix de l’auteur qui n’aurait peut-être rien changé à l’histoire. Laissons donc ce détail de côté, pour voir ce qu’il en est du récit justement.

En première ligne de Francis Dolmani c’est l’histoire de Charlie Daniello, un prof d’anglais, qui nous fait le bilan de sa « carrière ». Un terme mit volontairement entre guillemet, puisqu’il le ferait lui-même. Il n’a pas la vocation. Il a choisi ce métier par défaut ou parce que la facilité rejoignait l’assurance d’une sécurité financière. Nous avons donc là un antihéros, qui a raté sa vie personnelle et qui s’est englué dans sa vie professionnelle, un personnage foncièrement humain. Avec une tendance narcissique, il pose sur son passé un regard sans complaisance, mêlé de regrets, où il reconnaît avoir laissé passer sa chance, les opportunités qui se sont offertes à lui, par manque de courage et de volonté, et n’avoir jamais acquis ces deux vertus.

Bien que le texte soit à la 3e personne, il nous présente les évènements de son point de vue. Il faut parfois prendre le temps de lire entre les lignes pour y voir une autre réalité. Pour voir ce qu’il peut y avoir au-delà de son opinion désabusée et de sa vision de lui-même, pour voir ce qu’en pensent les autres.

Je vais être honnête, la critique de En première ligne de Francis Dolmani n’est pas évidente à faire. Non pas parce que je n’aurais rien à dire, mais parce que c’est le genre de livre qui est fait pour soulever des débats. Il y est question de l’immigration massive en France, du racisme, des conséquences sur le peuple français et la volonté d’égalité qui aurait entraîné une baisse du niveau dans l’éducation française. Je ressentais quelque part une nostalgie de ce qui avait été et d’une autre une forme d’exagération pour provoquer un éveil des consciences. Les Français ne se sentiraient-ils plus chez eux en France? Vous voyez mon problème? Je pourrais facilement approfondir les thèmes soulevés et leur trouver des parallèles universelles, mais je suis tellement extérieur à tout cela, que j’aurais un peu peur de me mettre les pieds dans les plats.

Côté écriture, eh bien, Francis Dolmani a une belle plume fluide et agréable à lire. Suffisante pour que lui pardonne cette histoire de « pavé » et ne pas m’avoir fait décrocher aux passages les plus ardus. Parce que oui, quand on aborde des thèmes délicats, certains moments sont plus lourds que d’autres et c’est normal. En première ligne n’a pas comme vocation d’être un livre léger, ou alors il aurait raté sa cible, mais je ne crois pas.

Alors, était-ce oui ou non une bonne surprise? Je ne dirais pas que ce serait le genre de livre que je relirais, mais je suis contente de l’avoir lu au moins une fois. Il m’a fait découvrir une autre facette de la France, que je prendrai peut-être avec des pincettes, toujours dans l’optique de ne pas mettre en mauvaise posture en disant des bêtises, mais à laquelle je repenserai quand on parlera de nos amis français aux informations.

En résumé, En première ligne de Francis Dolmani est une agréable lecture qui poussera à réfléchir à la situation de la France d’aujourd’hui. Peut-être à prendre toutefois avec un petit grain de sel, quand on est comme moi une étrangère qui n’y a jamais mis les pieds.


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